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Des trésors du patrimoine conservés par nos familles

Par Françoise de Montigny-Pelletier le .

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Chaque mois de septembre voit des journées consacrées spécialement à la culture au Québec.
Les Fermières de Sainte-Perpétue ont décidé l’an passé de participer activement à cette mobilisation axée sur la culture en sensibilisant la population à l’importance de la conservation du patrimoine artisanal. La devise des Cercles de Fermières cadre bien dans ce thème : «Femme, famille, patrimoine culturel et artisanal».

Cette année, une seconde édition d’une journée sous ce même thème a été placée plutôt le 24 novembre, date plus propice. Nos mois de septembre sollicitent beaucoup de disponibilité pour les travaux extérieurs et le jardinage chez les membres Fermières et notre population en général. Une cinquantaine de personnes ont répondu à l’invitation du Cercle et de ses bénévoles pour assister à des démonstrations de techniques artisanales et pour admirer des œuvres et ouvrages exécutés par les Fermières ou les membres de leurs familles. Beaucoup de ces pièces étaient des trésors familiaux conservés précieusement depuis plusieurs dizaines d’années. Ce patrimoine, constitué d’exemples de différentes techniques transmises d’une génération à l’autre, démontre non seulement l’habilité de nos artisanes mais aussi leur créativité, leur débrouillardise et leur ténacité. D’ailleurs, toutes ces qualités se sont avérées nécessaires pour assurer la survie des membres de nos familles dans notre région rurale.

100 ans de savoir à partager avec les dernières générations

Les Fermières souhaitent transmettre ce savoir mais aussi donner une autre perception de ces apprentissages et de leur utilité dans différentes sphères de la vie. D’autres activités organisées par le Cercle de Ste-Perpétue permettent aussi de réaliser ces objectifs. Tous les ans, un groupe d’élèves volontaires, garçons et filles, participent à un atelier mensuel au cours duquel ils apprennent certaines techniques et réalisent une pièce. Les congés pédagogiques sont également mis à profit pour compléter les pièces. Cette année, 13 jeunes ont poursuivi leurs ateliers qui développaient leurs habilités et leur apprenaient des techniques et tâches qui leur seront sans doute très utiles quand ils devront plus tard vivre de façon autonome. Ils ont pu fabriquer un sac d’Halloween intégrant plusieurs techniques (mesure et découpe d’un patron, pose d’un appliqué, couture, bouton, et.). Tous les jeunes voulaient revenir à l’issu du projet! C’est l’ouvrage d’un garçon qui a été sélectionné comme étant le mieux réussi. Des ateliers de bricolage sont aussi donnés par les Fermières aux Petites  Maisons d’hébergement du village une fois par mois.

Une équipe convaincue en quête d’une relève

Le Cercle de Sainte-Perpétue compte maintenant 42 membres sous la présidence de Mme Anita Leblanc. Mmes Monique Pelletier et Claudette Pelletier-Gagnon sont respectivement secrétaire et responsable des arts textiles. Mme Monique Daigle, responsable des communications, a échangé avec nous sur cette nécessité de transmission du savoir aux plus jeunes à une époque où les communications virtuelles et la technologie absorbent tant les gens au point d’atrophier les relations humaines et le processus d’autonomie. L’œuvre des Fermières veut favoriser l’appartenance identitaire, le développement des aptitudes et leur application dans la vie quotidienne. Elle veut aussi aider la compréhension de l’effort et de la ténacité nécessaires pour réaliser un but, l’écoute respectueuse et la solidarité sociale. Tout cela à travers l’exécution de pièces magnifiques faites à la main comme ces travaux à l’aiguille exposés, avec tant de méticulosité et de précision qu’elles dépassent les ouvrages produits par des machines… Souhaitons que les écoles ouvrent leurs portes toutes grandes à de telles initiatives qui réunissent le mentorat par des aînées et ces apprentissages si formateurs.

Photo en page couverture : Des trésors du patrimoine conservés par nos familles.

Une démonstration de broderie norvégienne par Mme Louise Gariépy.

Deux tisserandes heureuses de partager leur savoir, à gauche Mme Marielle Paradis, à droite, Mme Suzanne Lavoie.