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La mémoire en partage: Troisième sœur, plus que centenaire, chez Les Leblanc de Sainte-Perpétue

Par Journal l'Écho d'en Haut le dans Famille, Génération, Reconnaissance.

J’ai le bonheur de pouvoir encore écouter et admirer une de mes tantes, Denise Leblanc, et j’aimerais vous la faire connaître en tentant de résumer une vie très bien remplie, celle d’une personne empathique et dévouée.

Née le 26 janvier 1914, la onzième de la famille à y naître, et la cinquième des filles, elle a vécu avec ses parents, ses frères et ses sœurs jusqu’à l’âge de seize ans. Elle me raconta qu’un jour, le capitaine Émile Fournier de L’Islet-sur-Mer était venu engager une fille pour tenir compagnie à son épouse Cécile. Finalement, c’est elle, Denise,  qui avait été choisie. C’est donc en 1930 qu’elle quitta Sainte-Perpétue et sa famille pour L’Islet-sur-Mer. Elle travaillait avec Mme Fournier pendant que le capitaine était en mer. Or, M. et Mme Fournier n’avaient pas eu d’enfant. La « petite Denise » comme ils appelaient ma tante, devint comme leur propre fille. Denise vivra ainsi 41 ans avec eux et nous a confié qu’elle avait été bien gâtée et que la vie passée avec le couple avait été une période de grand bonheur.

Mme Fournier décéda en 1957, puis suivirent celle et celui qui avaient donné la vie à tante Denise, sa mère et son père et, en 1972, ce fut M. Fournier qui quitta ce monde. Tante Denise demeura dans la grande maison  du capitaine jusqu’en 1975. Elle devait en assumer l’entretien et les réparations, car elle avait hérité de tout. Elle quitta L’Islet-sur-Mer pour Sainte-Foy après avoir vendu cette maison pour habiter dans un appartement rue Châteaufort. Quand nous allions la visiter, nous étions très bien reçus, avec un café et une pointe de tarte. Elle nous racontait combien elle était heureuse. Elle aimait  donner de précieux conseils et remonter le moral à ceux et celles qui en avaient besoin. Toujours prête à rendre service, elle faisait des tartes pour les donner à des étudiants voisins de son appartement. Elle avait une force insoupçonnée, celle habituelle chez les « petites Leblanc ». Elle vivra seule dans ce logement pendant 35 ans jusqu’à ce qu’elle accepte d’aller  à la résidence « Au cœur du Bourg » à Québec. Le jour de ses cent ans, nous sommes passés la visiter; elle nous a servi un café pour déguster avec un gâteau que mon cousin Rolland avait apporté.

À 102 ans, elle eut un petit accident : elle tomba et se cassa une hanche. Hospitalisée, on lui posa une vis et elle reçu ensuite de très bons soins. Le 26 janvier 2017, elle a fêté ses 103 ans. Elle aime recevoir de la visite et raconter sa vie et l’ancien temps. Encore très lucide, elle gère ses  affaires elle-même et nous donne encore de précieux conseils. Comme elle n’a pas eu d’enfants, c’est mon cousin Jean-Louis et ma cousine Rita qui s’occupent de voir à ce que ses besoins soient comblés se chargeant de faire les démarches et de faire les achats nécessaires pour lui apporter au foyer où elle habite.  La dernière fois que je  suis passé la visiter, elle avait toujours son beau sourire et respirait la joie de vivre.

Charles Leblanc

Photo en page couverture : Mme Denise Leblanc, le jour de ses 100 ans, entourée de ses neveux : Rolland Michel  et Charles Leblanc (à droite).