Communiqués

Les Acadiens parmi nous

Par Françoise de Montigny-Pelletier le .

Nous avons entendu parler du Congrès mondial acadien de 2014 et peut-être même certains d’entre nous ont profité de vacances au mois d’août pour participer aux fêtes et activités l’entourant. Mais combien de personnes dans notre comté connaissent leurs racines acadiennes?

Sait-on que des familles d’Acadie sont venues s’établir dans notre coin comme ailleurs sur la Côte-du-Sud lors de deux vagues de migration? D’abord, ce fut celle des réfugiés fuyant les exécutions et la déportation lors du Grand dérangement de 1755 et des années subséquentes. Les familles se voyaient séparées de force par les occupants britanniques et embarquées vers des lieux de déportation, soit le long de la côte atlantique de ce qui devait devenir les États-Unis, soit en Angleterre ou en France.  Certains se sont donc enfuis accompagnés par les Mikmaqs qui avaient refusé de s’allier aux Anglais contre leurs sœurs et frères acadiens avec lesquels ils entretenaient des liens d’entraide et souvent de parenté. Ces réfugiés se sont cachés en forêt et dans les montagnes du sud, puis se sont installés dans la vallée du Saint-Laurent.

Dans notre comté, c’est à L’Islet et Saint-Jean-Port-Joli que des familles se sont établies. La seconde vague de migration fut celle des déportés, ceux des Acadiens survivants, car beaucoup moururent en chemin, qui après un long séjour à l’étranger suivant leur déportation on pu revenir vers les régions encore francophones, cependant non plus sur leurs terres ancestrales des maritimes, de Gaspésie ou du Madawaska, mais sur des terres d’accueil, sur les rives nord et sud du fleuve Saint-Laurent.

Les patronymes associés à cette diaspora acadienne dans notre région sont : Robichaud, Leblanc, Leclerc, Thibodeau ou Thiboutot, Richard, St-Pierre, Pellerin, Ouellet, Thériault, Giasson, Gaudreau, entre autres. Plus tard, les descendants de ces ancêtres ont fondé des paroisses au sud, dans les Hautes-Terres, avec des familles de souche canayenne (Français nés dans la vallée du Saint-Laurent). On peut les retracer dans les livres commémorant les anniversaires des municipalités. Rappelons aussi que trop d’unions entre proches parents eurent cours pendant plusieurs générations, les communautés étant forcées à l’isolement, mais que, fort heureusement, ces empreintes génétiques trop rapprochées ont pu être diluées par les unions avec les nations autochtones de notre région ayant accueilli nos ancêtres, soit celles des Mikmaqs et des Malécites (Wolastoqiyik), cette dernière dont le nom veut dire peuple de la rivière Wolastoq (fleuve St-Jean). Plusieurs familles sont donc issues de métissages qui ont permis l’adaptation au pays et l’échange de connaissances assurant leur survie.

Nous recommandons aux familles comme aux écoles cette belle activité familiale et intergénérationnelle qui est celle de reconstituer son arbre généalogique, une occasion de se rapprocher. On y découvre anecdotes et détails qui permettent non seulement de connaître notre Histoire et nos histoires mais aussi de comprendre les affinités entre membres de générations successives. On ne peut qu’entretenir un immense respect pour celles et ceux qui nous ont précédés, nos malheurs, nos contraintes et nos efforts paraissant bien légers face aux leurs. Cela peut permettre aussi d’éviter des mariages entre cousins, trop d’enfants ignorant les noms et prénoms de leurs grands-parents, le risque subsiste encore de nos jours!

Plusieurs sites généalogiques sont accessibles sur l’Internet et on peut aussi contacter différentes sociétés de généalogie. Bonnes recherches et bonnes découvertes!